Dernière mise à jour de la page le 27/10/2025
Chaque année, le SMRA68 réalise une synthèse départementale de la filière. Elle s’appuie sur les données déclarées par les maîtres d’ouvrage ou leurs sous-traitants. Après une phase de validation, ces données sont saisies et archivées dans une base de données cartographique, le progiciel métier ERA. Leur traitement permet de renseigner des indicateurs quantitatifs et qualitatifs de suivi. Ils sont indispensables au SMRA68 pour visualiser les évolutions. Ils permettent également d’établir un diagnotic des points de vigilance de la filière.
Le Haut-Rhin compte 95 ouvrages collectifs de traitement des eaux usées.
Le tonnage global de boues évacuées représente 12 660 tonnes de matière sèche (t MS), chaux comprise.
7 750 t de MS sont destinés à l’agriculture :
Cette année encore, les boues papetières et les digestats bruts de méthanisation (rubrique 2781-2) sont largement majoritaires. Ils représentent 99,3 % du tonnage sec destiné à l’agriculture.
4 installations classées ont choisi de faire composter tout ou partie de leurs résidus préalablement à un épandage. Cela représente 44,5 % du tonnage sec évacué en 2024. Il s’agit de boues de papeteries et d’industries textiles.
Le gisement le plus important en volume (11 598 t MB) est issu d’une papeterie. Celle-ci oriente 60 % de ses boues primaires sur un site de compostage vosgien. Les boues y sont mélangées à d’autres gisements, pour constituer un lot de compost normé, non dédié. Il est alors valorisé en dehors du Haut-Rhin.
423 t MS de cendres ont été évacuées par ces 5 chaufferies biomasse en 2024 :
Les 4 principales chaufferies ne disposent pas des capacités de stockage adaptées. Les cendres passent donc systématiquement par des sites de transit, localisés sur plateforme de compostage. Elles y sont :
Ainsi, 522 t MS de cendres brutes ou amendées ont été évacuées des plateformes en 2024.
427 t MS de cendres brutes et 88,6 t MS de cendres amendées ont été épandues sur des terres agricoles.
En revanche, une benne 5,7 t MS a été isolée pour cause de présence d’éléments vitrifiés. Elle a été orientée en filière alternative.
Les sites de compostage constituent des installations essentielles à la filière locale de retour au sol de produits résiduaires urbains et industriels. Dans le Haut-Rhin, 6 sont habilités à recevoir des boues, mais seuls 4 le font effectivement.
Le département du Haut-Rhin disposait d’une surcapacité de traitement de boues jusqu’en 2020. Ce qui lui permettait d’accueillir des gisements extérieurs , en complément de la production départementale. La situation est aujourd’hui bien moins confortable. Si, le compostage de boues a repris à Anna Compost Kingersheim, fin 2021 (travaux d’extension – bâtiment et traitement des odeurs – achevés au courant du 1er semestre 2024), il ne permet cependant pas de compenser l’arrêt de l’activité au Biosite des Acacias à Reguisheim. On assiste donc au redéploiement de gisements entre les sites haut-rhinois, au gré des attributions de marchés. Des boues sont également transférées vers des sites de compostage des départements limitrophes. Ces transferts sont cependant en nette baisse par rapport à l’année dernière (-33 %).
A l’inverse, des boues en provenance des départements voisins (12 551 t de MB), qui représentent près d’un tiers du tonnage de boues réceptionné en 2024 sur les 4 plateformes de compostage haut-rhinoises, s’ajoutent aux 30 996 t de MB de boues issues des stations locales.
Concernant les évacuations de composts, 22 860 t de MB sont déclarées évacuées dans les registres des plateformes haut-rhinoises en 2024 (dont un reliquat de compost du Biosite des acacias). Ce volume est en progression par rapport à 2023, mais toujours moindre en comparaison de 2020 (32 481 t MB) :
A noter que des stocks de composts importants restaient sur les plateformes, voire en bord de champs, au 31/12/24. Ce sont ainsi plus de 5 500 t MB de composts dont l’épandage est reporté sur l’année 2025. L’instauration d’une période d’interdiction d’épandage, du 15 novembre au 15 janvier, dans le cadre du 7ème plan d’actions Nitrates explique, en partie, la situation. Les conditions climatiques particulièrement pluvieuses à l’automne 2024 ont compliqué l’accès aux parcelles. Les livraisons et les épandages ont ainsi été perturbés.
Rappelons que le compost présente de nombreux avantages :
Enfin, les plateformes de compostage permettent de pallier partiellement le déficit de stockage de la plupart des stations d’épuration.
Toutefois, les capacités de maturation et de stockage des composts s’amenuisent progressivement sur plusieurs sites de compostage, en raison de la multiplication des activités connexes, de transit notamment. Ainsi, la prise en charge de biodéchets sur 3 des 4 sites accroît de plus le risque de nuisances olfactives et favorise la présence d’animaux nuisibles.
En complément, d’autres transferts de boues sont déclarés en 2024 :
Ce chiffre ne comprend pas les gisements de composts NF U44-051 issus du traitement des biodéchets et déchets verts.
18 101 t MS de boues, cendres, composts de boues et digestats sont épandues dans le Haut-Rhin en 2024.
Une dizaine de types de produits résiduaires est donc proposée aux agriculteurs haut-rhinois. Ils présentent des intérêts agronomiques variés :
– effet fertilisant (apport d’azote de phosphore ou de potasse),
– amendement organique,
– amendement calcique.
D’un point de vue agronomique, certains sont complémentaires. Toutefois, dans le Haut-Rhin, un principe de non-superposition sur une parcelle est globalement respecté, en plus de celui de filière dédiée (une seule origine) à 2 exceptions près (superpositions autorisées).
L’épandage de l’ensemble de ces gisements mobilise près de 4 171 hectares de surface agricole, soit plus de 942 parcelles, exploitées par 168 agriculteurs. Seuls 28 d’entre eux recyclent 2 produits, ou plus, sur leur exploitation.
Dans le Haut-Rhin, ces épandages sont tracés jusqu’aux parcelles agricoles, y compris pour les composts normalisés. C’est le maintien sous le statut de déchet qui motive ce choix.
Les secteurs géographiques mobilisés sont principalement le piémont des Vosges, au nord de Colmar, et le centre Haut-Rhin. En revanche, la montagne vosgienne et le Jura sundgauvien ne sont pas du tout concernés.
Un prochain article présentera les indicateurs qualitatifs de la filière en 2024 : innocuité et intérêts agronomiques des produits résiduaires .